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apocryphe
28 février 2007

38,5°

Je fume ma première cigarette après deux jours d’abstinence totale. C’est dire si ça allait mal. Il y a 12 heures je crachais encore du sang, parmi d’autres substances un peu répugnantes dont je tairais la composition. Je suis rarement malade, mais quand je le suis, c’est pas rien. Du genre à trainer dans le canapé devant le télé achat, cela durant 48 heures et sans prendre de douche évidemment. La vivacité d’une moule neurasthénique.

Mon médecin est un peu lent, il vient 24h après que tu l’aies appelé. Mais très gentil, il te met une semaine au repos sans que tu doives lui forcer la main.

Tout cela pour dire que l’angine érythémato-pultacée et la fièvre de cheval sont tout à fait propices à la torture mentale. Forcement, devant le télé achat, aussi…Tu tournes en rond entre le film minceur, offre exceptionnelle, moins 50%, dans la limite des stocks disponibles, et le set de casseroles en acier inoxydable, 25 ans de garantie. A ressasser toujours les mêmes questions aux réponses intolérables. A lire et relire des pages de sincérité et de théories foireuses. A sonder l’insondable.

A se dire qu’on a tout entre les doigts. Et qu’un simple claquement suffirait à changer le cours des choses. De la belle théorie d'éclopée.

Ca te siphonne la cervelle de savoir que tu a la main et que tu ne peux pas passer ton tour, hein ? En plus il ne te demande rien. Ca t’a soulagé un temps, mais ça ne marche plus, je le vois bien. Et t’as la trouille, ça se voit. Tu préférerais qu’il te quitte, c’est ça ? Ca serait plus facile ? Ca te fait flipper à en crever, n’essaie pas de me duper. Tu es seule, toute seule. Ne compte pas sur moi pour te dire ce qu’il faut faire, et encore moins pour te dire à quoi tout ça te mènera. Si ça te chante, va renflouer les caisses de madame Irma.

La petite voix qui parle à ta place est récurrente aussi.

Et les mots ne suffisent plus. Ceux qu’on ose dire et ceux qu’on écrit. Toujours plus ou moins identiques. Je ne fais même plus l’effort de varier, tu vois.

Essayer d’être forte et légère devant toi. S’épargner les regards désespérants. Pleurer seule des larmes brûlantes d’impuissance. Endosser une camisole de simplicité. Serrer un petit tube jaune entre ses doigts pour s’accrocher à quelque chose de tangible. Est-ce que c’est si absurde ?

Pas plus que des corps qui se mettent en position d’auto-défense. Pas plus que le souvenir des odeurs mortes dans les pièces closes. Pas plus que toi en moi, et le goût indicible que ça a au fond de nos regards croisés.

Autant que ma peur, quand je ne sais pas si ton impassibilité est feinte. Autant que mes doutes qui viennent cogner la douceur de tes mots. Autant que leur absence me blesse. Autant que la confiance que je peine à t’accorder. Autant que l’équilibre précaire que j’aimerais couler dans le béton. Armé.

Pour inoculer ma démence à dose létale dans les cuisses malades de l’humanité qui se branle au dessus de nos têtes. Et dormir au creux de toi.

love is a verb love is a doing word feathers on my breath

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